Les éditions Codex sont partenaires du colloque « Marges impériales en dialogue » dont les actes publiés auront vocation à intégrer notre collection Dialogue.
La couverture du magazine allemand Der Spiegel du mois de mars 1980 (n°10)
Marges impériales en dialogue
Échanges, transferts, interactions et influences croisés entre les espaces post-coloniaux francophones et la périphérie soviétique européenne dans la seconde moitié du XXe siècle
- Colloque international d’histoire.
- Dates : 30 et 31 mai 2019.
- Lieu : Université de Pécs (Hongrie).
- Comité d’organisation : Krisztián Bene (Université de Pécs), Matthieu Boisdron (Université de Nantes), Gwendal Piégais (Université de Bretagne occidentale), Géza Szász (Université de Szeged).
- Comité scientifique : Michel Catala (Université de Nantes), Benoît Henriet (Vrije Universiteit Brussel), László J. Nagy (Université de Szeged), Sergiu Miscoiu (Université de Cluj).
L’année 1947 marque à la fois l’amorce de la satellisation durable de l’Europe médiane par l’URSS et le début d’un processus de décolonisation qui affecte les puissances européennes occidentales et qui révèle concomitamment leur marginalisation sensible sur la scène internationale.
Dans ce nouveau monde qui émerge, les deux superpuissances américaine et soviétique affirment des valeurs profondément anticolonialistes sans paradoxalement renoncer à des politiques étrangères « ingérantes » pour ne pas dire elles-mêmes impérialistes.
Les espaces post-coloniaux, soudainement libérés de l’essentiel de l’emprise politique européenne, deviennent le lieu et l’enjeu des projections d’influence et des déploiements de puissance des deux blocs, souvent en concurrence avec les anciennes puissances coloniales qui souhaitent garder la mainmise sur leur ancien pré-carré. L’importance de la lutte d’influence qui s’y joue révèle notamment la forte polarisation du système international. En conséquence, les espaces post-coloniaux deviennent les terrains les plus chauds de la guerre froide. En Europe médiane, les nouvelles démocraties populaires sont formellement souveraines. Toutefois, la mise au pas stalinienne et la mise sous tutelle soviétique par le « grand frère russe » n’en ont pas moins ramené ce principe à des indépendances de façade, voire de pure forme.
En revanche, dans ce nouveau rapport de domination, les acteurs – tous formellement autonomes et émancipés – conservent une relative marge de manœuvre. Il est ainsi légitime de s’interroger sur la nature des rapports qu’entretiennent entre eux les États de ces marges impériales. Trouvent-ils dans le dialogue qu’ils nouent un moyen d’affirmation de leur indépendance et de leur souveraineté ? Celui-ci constitue-t-il un outil pour desserrer l’étau d’une certaine forme d’assujettissement ?
L’objectif de ce colloque est ainsi d’étudier les relations entre les démocraties populaires de l’Europe centrale orientale et balkanique et les États post-coloniaux francophones en croisant les regards et les archives. Les communications proposées s’intéresseront à la coopération diplomatique et militaire, policière et judiciaire, culturelle et universitaire, financière et économique ; que ces relations soient bi ou multilatérales.
Les communications traiteront essentiellement des anciennes colonies belges et françaises d’Afrique dans leurs relations avec l’Albanie, l’Allemagne de l’Est, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, la Pologne, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie. Néanmoins, celles qui porteraient sur les anciennes colonies de la Fédération indochinoise ou sur les républiques socialistes soviétiques d’Ukraine, de Biélorussie, de Moldavie, des États baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), du Caucase (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie), voire d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Turkménistan, Tadjikistan, y compris Afghanistan) seront également les bienvenues.
Modalités
Les propositions de communications (3 000 signes maximum) seront accompagnées d’un CV n’excédant pas une page A4 et devront être envoyées avant le 20 janvier 2019 à : matthieu.boisdron@univ-nantes.fr.
Les frais d’hébergement et de restauration seront pris en charge.
Les frais de transport (billets d’avion) ne pouvant hélas pas être couverts, les participants sont encouragés à solliciter leurs établissements ou leurs laboratoires de rattachement afin d’obtenir le financement de leur déplacement.
Le transfert pour rejoindre le lieu du colloque depuis l’aéroport de Budapest sera assuré (aller et retour).
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